Deauville, un matin d’hiver. Un homme se promène, solitaire, dans le vent glacial. La villa familiale va être démolie ; il a voulu la revoir encore. A-t-il souri, simplement ému par la rencontre d’un autre être humain, en apercevant une femme, seule elle aussi, sur les planches ? "Alors, s’exclame-t-elle, on ne tient plus ses engagements ? Il était convenu qu'on me laisserait sans surveillance…" Ainsi commence le plus beau, le plus émouvant, le plus actuel des romans. Qui est cette femme ? Une Allemande, fille d'un tortionnaire des camps de la mort. Un drame est noué autour d’elle. D'un côté, le poids (mais elle en est innocente, elle avait treize ans) d’un des plus grands péchés du monde et, de l’autre, l’esprit justicier des fils des martyrs. Le récit, tout de suite, se fait haletant, fiévreux, et la tension croît d'une page à l’autre. Celle qui vit (et mourra peut-être) dans le jardin noir de la solitude et de la haine, hantera désormais le solitaire de Deauville. Ils avaient l’un et l’autre si soif de tendresse humaine…