"L’idéal pour le romancier, écrit Salvador de Madariaga, est de partir d’une donnée historique exacte pour déboucher dans la pure fiction."
Christine Arnothy s'est-elle inspirée de ces mots pour brosser le portrait saisissant d’un cardinal hongrois cloîtré depuis vingt ans à l’ambassade des États-Unis de Budapest ? Peut-être. Mais très vite le lecteur s'aperçoit que la donnée historique n’est effectivement qu’un point de départ et que, dans ce cadre, l’auteur a construit un pur roman. Nous sommes en 1976. Un nouvel ambassadeur américain arrive à Budapest. Il amène avec lui son beau-frère, Harry Morton. Celui-ci, rongé par une grave maladie et dont la vie ne tient qu’à un fil, offre la liberté au cardinal. Il veut mourir à sa place. Le cardinal le prend d’abord pour un aventurier et refuse presque d’engager la conversation. Mais le dialogue va devenir quotidien et durer trois mois. Nous assistons à ce duel de chaque jour, dramatique, amical, passionné, tandis qu'autour de cette bataille de deux êtres qui seront bientôt liés par une amitié fraternelle, se dessinent peu à peu les traits d’une époque.
Quel sera leur destin ? Lequel vaincra l’autre ? Y aura-t-il une victoire ?
Le Cardinal prisonnier est un livre haletant auquel on est attaché dès les premières lignes.