La Normandie est parsemée de cimetières où reposent les soldats tombés lors du Débarquement. Gardien d’un de ces cimetières, un Américain, John Farrel, silencieux et mystérieux, vit enfermé en lui-même, entre ses souvenirs de New York, où il était journaliste, et les légendes hongroises racontées autrefois par sa mère. Son meilleur ami, Fred Murray, journaliste comme lui et dont il admirait le talent, gît là, et John ne peut se défendre de l’obsession que c’est lui qui aurait dû être tué à sa place.
John est, un jour, tiré de ses rêveries par un choc brutal. Américaine venue au moment de la "saison", Ann Brandt, qui était la maîtresse du mort et qui conserve pour le disparu une haine bien proche de l’amour, veut démonter, désintégrer l’amitié qui unissait les deux hommes. Fred nous apparaît alors sous un autre éclairage. Un médecin français suit de près l’évolution du gardien, qu’il a pris d’abord pour un simulateur, un faux-apôtre... Antiquaire à Caen, une jeune femme, tendre et blonde, s’attache de son côté avec passion à John Farrel. Elle voudrait faire échapper l’homme apparemment inaccessible à ce destin qu’il s'est lui-même forgé.
Ce roman est tout entier tourné vers l’intérieur. Chacun des personnages apparaît sous plusieurs aspects.
Où est donc la vérité de chaque être ? Tous, en définitive, sont ici absorbés par leur propre recherche, tendus vers l'aspiration suprême : la paix de l’âme.