Pour chercheurs, étudiants et lecteurs curieux,
CHRISTINE ARNOTHY
et sa biographie officielle
Christine Arnothy, écrivain français, est née dans les bouleversements de l’Europe Centrale en 1932. Son premier regard d’adolescent s’est posé sur les ruines de Budapest. Elle a été élevée dans la langue française grâce à sa mère. Les différentes autobiographies partielles qu’elle a écrites peuvent donner de plus amples renseignements sur cet écrivain connu dans le monde entier. L’atmosphère francophile de la famille l’attache dès son adolescence à la France. Le choix définitif de la langue écrite, adoptée dans un sens symbolique comme "maternelle", est décrit puis analysé pour la première fois dans Embrasser la vie.
Pendant le siège de Budapest (occupé par les Allemands et encerclé par l’armée soviétique), réfugiée avec ses parents dans la cave de l’immeuble où ils habitent, elle tient un journal quotidien de cette guerre pour une ville, dont certains quartiers, au bout de deux mois et demi, ne sont plus que des ruines. Après son départ clandestin de Hongrie en compagnie de ses parents, Christine Arnothy se réfugie en Belgique. En 1954, elle gagne avec son journal de guerre le Grand Prix Vérité d’un quotidien français, Le Parisien libéré, et entre ainsi dans les lettres françaises. Le récit est publié à Paris en 1955 sous le titre J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir et, en quelques mois, connaît un succès retentissant dans le monde entier.
Un second texte autobiographique – Christine Arnothy l’appelle la "petite" suite -, intitulé Il n’est pas si facile de vivre (Fayard), paraîtra en 1957. Les deux récits font le tour du monde. J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir et Il n’est pas si facile de vivre sont réunis en une édition reliée en 1964 (Fayard) et publiés en 1969 dans Le Livre de Poche (rien qu’en langue française, plus de trois millions d’exemplaires à ce jour). Ce journal est devenu lecture classique souvent conseillée aux lycées et est régulièrement réimprimé.
Près de trente-et-un pays ont acheté les droits et publié J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir.
Tout en poursuivant une carrière internationale, elle a épousé en 1964 le directeur général du quotidien Le Parisien libéré, Claude Bellanger. Depuis le décès de son mari (en mai 1978), Christine Arnothy partage son temps entre Paris et Genève.
Le fils de Christine Arnothy et de Claude Bellanger, François Bellanger, suivant les traditions de ses ancêtres lillois – tous des magistrats – est avocat, spécialiste des droits européens et professeur en droit administratif à l’Université de Genève.
La collection de presse de Claude Bellanger, environ 80 000 documents (d’un premier exemplaire de Renaudot jusqu’aux très rares exemplaires de la presse clandestine), faute d’avoir pu être installée à la Bibliothèque Nationale de France, a été transportée en Suisse, à Martigny. Elle est devenue la Fondation Claude Bellanger. François Bellanger gère cette collection, périodiquement enrichie de nouvelles acquisitions. Le 15 septembre 1989, le Président de la République française, François Mitterrand, a rendu une visite privée à Christine Arnothy à Martigny. Il a inauguré par la même occasion la première exposition de la Fondation Bellanger. Il a alors fait l’éloge de Claude Bellanger, grand journaliste, résistant de la première heure, vice-président de l’Agence France-Presse et président de la Fédération Internationale des Éditeurs de journaux. En octobre 2006, la Fondation Claude Bellanger a rejoint le Centre d’archives européennes à Coppet.
Activités journalistiques : De 1966 à 2004, Christine Arnothy est journaliste littéraire au Parisien. De 1982 à 1994, pour le journal La Suisse, Christine Arnothy écrit des billets hebdomadaires, entreprend un "Dialogue avec" dans le numéro du week-end (rapports, interviews, portraits, etc.). La série "Les princes des médias" paraît en même temps dans Le Parisien, ainsi que des interviews politiques. Plusieurs entretiens avec le président François Mitterrand sont publiés aussi bien dans Le Parisien que dans La Suisse.
Chroniques occasionnelles : Dans L’Aurore, Paris-Presse, L’Echo de la mode, Le Courrier de l’Ouest, Preuves-Informations, Combat, Pariscope ; de septembre 1972 à mai 1973, une fois par mois dans la rubrique "Face à notre temps" du Journal du Dimanche (en alternance avec L. Leprince-Ringuet, Alain Decaux et Robert Sabatier) ; de juin 1973 à août 1974 dans Lectures pour tous ; etc.
Christine Arnothy est aussi l’auteur de nouvelles publiées notamment dans : Elle, Marie-Claire, Les Œuvres libres, La Revue des deux mondes, Lectures pour tous, Les Nouvelles littéraires, A la page, Revue de poche, Mademoiselle Age Tendre, Cosmopolitain, etc. Elle a rédigé la préface de Rebecca, de Daphné du Maurier, pour "Le meilleur livre de la femme" au "Club des Amis du Livre", en 1962. Christine Arnothy a également écrit des textes pour des catalogues d’art (Peintres témoins de leur temps, dans les catalogues annuels de 1970, 1972, 1973, 1974 ; Beautés de l’Europe ; Ma ville à moi, 1971.)
Portraits de l’écrivain :
- " Les conditions de l’écriture ", par Ch. Arnothy, La Table Ronde, mars 1956.
- " L’écriture et la vie ", par Ch. Arnothy, dans Arena, janvier 1962.
- " Le roman par les romanciers ", réponse à l’enquête de la revue Europe, octobre 1968.
- " Entretiens avec Christine Arnothy ", dans Men, octobre 1968.
- 36 écrivains… et leurs 4 vérités, par André Halimi, Hachette, 1969.
- " Tant de promesses tenues ", dans le catalogue des Peintres témoins de leur temps sur le thème du Rêve, 1970.
- " Comment écrivent les femmes ", par Agnès Lamoureux, dans La Revue des deux mondes 15, avril 1963.
- Les dames du temps présent, par Léon Zitrone, Solar, 1967.
Anthologies :
- Pariser Cocktail, avec préface d’André Maurois, Wien-Hamburg, 1963.
- Une anthologie vivante de la littérature d’aujourd’hui, par Pierre de Boisdeffre. Texte inédit et notice sur Christine Arnothy, Librairie académique Perrin, 1965.
- Contribution à une dramaturgie de la télévision, Direction de la télévision, Service des émissions dramatiques, O.R.T.F. (1969).
Conférences :
- " Pourquoi la France ? ", aux Grandes Conférences du Figaro, salle Gaveau à Paris, le 28 février 1975.
- " Les coulisses de la création ", Alliance française de Berne, le 17 décembre 1984.
- " L’adolescence de l’Histoire ", Bâle, 29 avril 1985.
- " Les coulisses de la création ", Hôtel Majestic, Montreux, le 19 avril 1989.
- " L’Histoire à bout de souffle… ", Section suisse de la LICRA, Maison du Grütli, Genève, le 22 septembre 1992.
- " Les secrets de la création littéraire ", Alliance française de Berne.
- " Le roman d’un roman ", Cercle français de Genève, le 17 février 2000.
- " Les villes-vedettes de mes romans : Sydney, San Francisco, Nairobi et Vienne ", Alliance française de Fribourg, le 27 mars 2003.
Décorations :
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Officier de l’ordre national du Mérite
- Croix d’or du Mérite décernée à Christine Arnothy pour son œuvre par le président de la République hongroise, M. Göncz, le 5 septembre 1991 (la plus haute distinction hongroise décernée à une personne étrangère. Le Cardinal prisonnier était lecture interdite en Hongrie jusqu’en 1988, date à laquelle le roman traduit en hongrois a eu un succès retentissant).
Les événements importants et les moments les plus surprenants depuis son départ de Hongrie jusqu’à la renommée internationale sont racontés par Christine Arnothy dans Embrasser la vie (Fayard).