Le Bonheur d’une manière ou d’une autre-Grasset
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Thomas Koenig, ingénieur chimiste d’origine hongroise, a choisi un club de vacances comme couverture pour échapper, avec les neuf kilos d’explosifs qu’il transporte dans un sac, aux contrôles de toutes sortes et arriver jusqu’au barrage d’Assouan. Il part d’Orly avec une joyeuse troupe de touristes à la recherche de l’évasion qu’apporte la « société des loisirs » avec ses joies organisées. Lors d’une escale imprévue à Nice, un ancien agent des services secrets israéliens aperçoit Thomas, qu'il a connu jadis. Une fabuleuse poursuite s'engage. Christine Arnothy réussit à mêler ici le suspense, l’amour, l'humour et le destin dans un même mouvement romanesque d’une ampleur saisissante. |
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© Grasset et Christine Arnothy
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Le Journal du Dimanche, 15 janvier 1972, Annette Colin-Simard « Un texte à la Tolstoï, tour à tour passionné, riant et impétueux. »
France-Soir, 25 janvier 1978, Françoise de Comberousse « Dans ce livre (?), Christine Arnothy nous tient en haleine avec l'habileté d'un maître du roman policier, sans pour autant se départir de sa subtilité d'analyse ni de son souffle romanesque. (?) C'est à travers lui [Thomas Koenig] que la romancière projette les tragédies de notre temps. » Les Nouvelles littéraires, 26 janvier 1978, Jérôme Garcin « Parce qu'il allie magnifiquement l'inspiration à l'expérience, le dixième roman de Christine Arnothy est un chef d'oeuvre du genre. (?) les cinq cents pages drues d'Arnothy comblent toute attente et couronnent une nuit lumineusement blanche. (?) Le Bonheur d'une manière ou d'une autre est un très grand roman de la fatalité (comment échapper non point à ce que nous sommes, mais à ce que la vie a fait de nous ?) et une juste peinture de la désespérance (on ne se bat jamais qu'avec soi-même). » Le Figaro, 28-29 janvier 1978, Pierre Sipriot « Vous serez saisis, possédés par une action aux multiples rebondissements. » V.S.D., 3 février 1978 « (?) l'intrigue (?) croît en intensité jusqu'à la fin. Les personnages, en particulier l'aventureux Thomas, sont bien dessinés, attachants. » Pariscope, 8 février 1978, André Halimi « Christine Arnothy possède le don du romanesque, du mystère et de l'humour. Elle sait troubler en racontant une histoire, en analysant une situation, en faisant vibrer des sentiments. » France Dimanche, 13 février 1978 « A ne pas manquer ! » La Vie, 16 février 1978, Geneviève Laplagne « Ce livre, sur fond de violence et de terrorisme, est écrit avec beaucoup de sensibilité et de talent. Il accroche l'intérêt du lecteur de la première à la dernière page. » Le Parisien libéré, 28 février 1978 « Voici, en tout cas, un écrivain qui n'a pas honte de raconter une histoire et ne considère pas comme un péché le fait que sa plume coure encore plus vite que son imagination. Embarquez vous à sa suite. » La vie, n° 1694, 16-22 février 1978, Geneviève Laplagne « Ce livre, sur fond de violence et de terrorisme, est écrit avec beaucoup de sensibilité et de talent. Il accroche l'intérêt du lecteur de la première à la dernière page. » L'Aurore, 15 mars 1978, Gilbert Ganne « (?) un récit foisonnant de 560 pages, où se détache une foule de personnages parmi lesquels certains nous plongent dans l'actualité parfois tragique et souvent souriante de notre époque. » Jours de France, 11 février 1978, Bernard George « (?) l'oeuvre de Christine Arnothy a évolué aussi bien sur le plan de la maîtrise de l'expression que de l'approfondissement du message.Aujourd'hui son nouveau roman, tout original, éblouit par la joyeuse domination de l'art du roman dont il témoigne. Il est construit sur deux plans : l'un clair, l'autre sombre : la vie d'un groupe de touristes visitant l'Egypte avec un club – peinture balzacienne d'une gaieté, d'une âpreté et d'un humour remarquable – et, en contrepoint, la poursuite d'un personnage du groupe par un homme qui l'a connu autrefois dans le malheur et qui cherche à éviter un nouveau malheur. » Témoignage chrétien, n° 1755, 23 février 1978 « (?) le dixième roman de Christine Arnothy est assurément son meilleur.(?) Le suspense rebondit de chapitre en chapitre. Et la tragédie,en quelque sorte minutée, va de pair avec une satire très fine et colorée de l'atmosphère d'un club de loisirs. » |
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Dans les années 70, j'ai ressenti un grand changement d'attitude dans la société française par rapport aux voyages à l'étranger. Le Club Méditerranée constituait à l'époque le dispositif social et technique qui permettait même aux plus peureux de voyager encadrés dès le moment où ils embarquaient dans un avion. Le Club a été beaucoup critiqué – on l'a même considéré comme une sorte de « Sodome et Gomorrhe » –, mais on se rend rarement compte sur le moment de l'importance d'un mouvement social. J'ai écrit une histoire qui me hantait depuis longtemps : celle d'un jeune homme qu'on aurait déporté par hasard de Budapest à Auschwitz. Arrêté parce qu'il portait un blouson emprunté à un camarade de classe sur lequel il y avait une étoile jaune, Thomas Koenig est un personnage de l'époque extrêmement trouble où les dictatures, quelle que soit leur origine, empêchaient tout simplement de parler, de se défendre. Libéré de son camp, devenu ingénieur chimiste, Thomas Koenig conçoit une haine extrême contre une société qui oublie très vite les victimes des différentes guerres. Dans un moment de folie bien disciplinée et bien organisée, il décide de faire sauter le barrage d'Assouan. Il va s'y rendre en voyageant dans le cadre du Club Méditerranée. On part du Caire pour remonter le Nil jusqu'à Assouan. D'une étape à l'autre de cette traversée de l'Egypte, le public « normal » du Club regarde, s'étonne, fait face à un monde totalement neuf. Thomas Koenig ne se sépare pas de sa valise où se trouve un explosif extrêmement sensible. Il ne sait pas qu'un agent secret israélien, caché dans le Club comme employé, le surveille. Je les ai amenés jusqu'au barrage d'Assouan. J'ai dû alors trouver comment Thomas Koenig pourrait changer d'avis ou être dans l'impossibilité de mettre à exécution son projet. Le Bonheur d'une manière ou d'une autre m'a demandé deux ans de travail. Ce livre de presque cinq cents pages est né surtout grâce à mon jeune fils François. Pendant ses vacances scolaires, je suis partie pour Le Caire avec lui. Nous sommes arrivés un soir au Palais Manya. Soudain j'ai voulu tout abandonner et rentrer à Paris. Mon histoire, qui dessinait toute la structure de l'Europe agonisant sous diverses dictatures, représentait une tâche extrêmement lourde, et j'étais seule dans cette grande pièce qu'on nous avait donnée avec un petit garçon de dix ans. Je craignais que l'un de nous tombe malade – il y avait certains risques avec la nourriture. Je lui ai dit : « François, on va juste visiter Le Caire et on rentre. » « Tu ne peux pas me faire ça ! a dit mon fils. Tu m'as promis la Vallée des Rois : il faut rester. » Je ne pouvais pas le décevoir. Nous avons pris un bateau à aubes pour remonter le Nil. Il se trouve que vingt-quatre heures avant d'arriver à Assouan, mon fils et moi avions 40 °C de température. Le Club a dû nous rapatrier en avion sanitaire. Je devais terminer le livre sans avoir vu le barrage d'Assouan. A commencé ainsi une enquête incroyable pour découvrir des gens qui y seraient allés et qui pourraient répondre à mes questions. Personne n'a pu me donner de détails d'une grande précision – même pas d'une petite précision. Alors je me suis adressée à l'ambassade d'Egypte, qui m'a donné une photo du barrage' quand on le bâtissait ! En l'absence d'informations, j'ai réussi à trouver une fin au livre qui me contentait et qui, apparemment – heureusement –, a enchanté les lecteurs. J'ai reçu des lettres où l'on me disait : « L'histoire est captivante et on voyage avec votre livre comme avec un guide : toutes les étapes, tous les détails tels que vous les avez décrits. » C'est donc une des grandes aventures de ma vie, partagée avec mon fils François. Il m'a accompagnée ensuite en Afrique, quand j'ai écrit Vent africain, et dans divers endroits, lorsque les vacances scolaires nous permettaient un déplacement ensemble, dans l'immense solitude qui était la nôtre depuis le départ de mon mari, décédé en 1978. Claude Bellanger a encore pu connaître – lors de ses derniers jours – le succès de ce livre qu'il appelait « le livre égyptien ». « Je voudrais aussi aller voir ce pays », m'a-t-il dit. C'était déjà trop tard.
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©Christine Arnothy |